TROUVER MON POINT MINIMAL
de collectionneur à minimaliste

LE MAXIMUM
l'étudiant collectionneur
Je suis déménagé à Montréal pour venir y étudier. Je me souviens de mon arrivée, une voiture pleine jusqu'au plafond, pleine de boîtes de livres, de CD et de DVD (la belle époque) et ce n'était que le début. Étudiant en cinéma, je passais tout mon temps en librairie à acheter d'autres livres, d'autres CD et d'autres DVD.
À chaque déménagement, c'était la galère. Des boîtes et des boîtes de livres (beaucoup jamais lu) et de films (beaucoup juste pour le principe) et des CD (toute de suite numérisé). Je possédais pour afficher ma culture, afficher ma personnalité. En arrivant chez moi, je voulais que tu saches qui j'étais: une personne cultivée!!
Est-ce que je l'étais vraiment? On peut se poser la question. Une chose est sûr, j'étais loin du point minimal.
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LE COUPLE
doubler la quantité
Les années passent et les déménagement s'accumulent. Puis le grand déménagement, celui où tu emménages avec un amoureux! Houra... On double la quantité! Par chance, mon copain avait moins de chose que moi (sauf des vêtements). Heureusement, nous vivons dans un grand 4 1/2 de Montréal et nous avons de l'espace. Du moins, nous en avions. Tout est plein: le locker, les gardes-robes, les penderies, les bibliothèques. Tout!
Angoissé par tout ce qui m'entoure et l'impossibilité de conserver mon espace propre, je commence à lire sur le minimalisme. J'entreprend à petit pas des petites purges matérielles.
Mais soudainement, sur un coup de tête, on décide de devenir propriétaire d'un loft. Un loft de 487 pieds carrés!

LE LOFT
chaque centimètres comptent
Déménager dans un si petit endroit pour deux personnes est un choix et ce choix ne faisait pas l'unanimité chez nos amis. Beaucoup se demandait comment nous allions survivre sans se marcher dessus. Pour en arriver là , j'ai dû faire un travail colossal de réduction. Pendant 3 semaines, j'ai tout vendu (ou presque), tout donné (ou presque) et conservé le principal (ou presque). Je suis devenu maître de Kijiji et des espaces de vente sur Facebook. Le jour du déménagement, nous avions si peu de boîtes et tellement d'aide que je crois que nous buvions une bière à 10h30 pour célébrer le tout.
Déménager était notre choix et nous savions que nous devions réduire nos possessions. Mais je suis content d'avoir été "forcé" à contempler mes objets et me demander pourquoi je les ai. L'impossibilité de tout déménager m'a forcé à faire des choix très difficiles. Je me souviens d'aller porter 3 boîtes de livres à la bouquinerie et de pleurer sur le chemins du retour. Mais ça valait la peine, je voulais un mode vie plus minimaliste et je l'avais atteint. Victoire!?

LE POINT MINIMAL
trouver la balance
En habitant dans notre loft, on s'est finalement rendu compte que nous avions conservé trop de choses et que notre espace n'était pas optimal. Tous nos espaces étaient remplis, on n'avait jamais de place pour un objet superflu. En l'espace de deux ans, nous avons pris ce petit espace et l'avons modelé à notre convenance. Nous avons enlevé le seul mur que nous avions, installé un lit escamotable, reconfiguré la cuisine. Nous avons décidé d'utiliser chaque pied carré à son maximum et j'ai réduit nos objets encore et encore... et encore. Aujourd'hui je pourrais prétendre que j'ai atteint le point minimal. Mais malgré tout, une fois de temps en temps, j'ai une envie de repasser dans un tiroir ou une armoire et de sortir des objets qui ont survécus à toutes ces étapes mais qui aurait dû être donné.
Aujourd'hui, avec du recul, j'ai beaucoup de regrets! Je regrette d'avoir acheté tant de choses qui n'était pas tant utiles au final. Mais au moins j'ai fait un apprentissage que je peux transposer chaque fois que j'ai soudainement envie d'acheter un objet: en as-tu vraiment besoin? (oui oui, comme le livre)